Quand l’habit fait le moine les chefs des pôles hospitaliers : devenir des hydrides « malgré tout » ?

La réforme de 2007 a créé un nouveau rôle, à l’hôpital, celui de chef de pôle. Ce médecin gestionnaire au rôle « hybride » est supposé pouvoir concilier les tensions entre la clinique et la gestion. Encore faut-il que les médecins endossent ce nouveau rôle. Notre travail s’appuie sur une recherche conduite pendant trois ans au sein de trois hôpitaux de province. Si la réforme prescrit un rôle hybride, les chefs de pôles se déclarent « médecins, avant tout », signe d’une identité qui reste profondément médicale. Une étude plus précise des prises de position lors des réunions montre toutefois que ces mêmes médecins se réapproprient des logiques économiques. Le passage du rôle déclaré au rôle joué est largement expliqué par le contexte de pression budgétaire, ainsi que par les instruments de gestion et les interventions de tiers. L’identité des chefs de pôle reste ainsi médicale, mais ces médecins sont « enrôlés » dans la gestion par le contexte d’action. L’hybridation est alors une affaire de « bricolage individuel » marquée par les parcours individuels et les contextes locaux de l’action, davantage qu’elle n’est affaire d’organisation

Références

Titre
Quand l’habit fait le moine les chefs des pôles hospitaliers : devenir des hydrides « malgré tout » ?
Type de publication
Article de revue
Année de publication
2014
Revue
Gérer et comprendre
Volume
Juin
Nombre
116
Pagination
4-13
Soumis le 17 septembre 2018